Chiffres 2022 de l’Observatoire en Bourgogne-Franche-Comté

En 2022, 1 335 chefs d’entreprise ont perdu leur activité professionnelle en région Bourgogne-Franche-Comté selon l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs de l’association GSC et la société Altares. Ce chiffre, en hausse de 35,4 % par rapport à 2021, représente 349 femmes et hommes impactés de plus sur un an.

  • Après 3 années marquées par les crises, les difficultés multifactorielles (remboursement des dettes COVID-19 et PGE, hausse des taux, inflation, augmentation des prix de l’énergie, pénuries, etc.) viennent accentuer les fragilités des chefs d’entreprise, alors même que les assignations Urssaf n’ont pas encore repris.
  • Un âge moyen de 46,6 ans en Bourgogne-Franche-Comté qui interpelle sur le rebond professionnel des entrepreneurs.
  • Les gérants de TPE résistent plus difficilement aux aléas économiques.

L’ensemble du territoire connaît une hausse du nombre d’entrepreneurs en situation de « chômage »

Tous les départements de la région enregistrent une hausse du nombre d’entrepreneurs en situation de perte d’emploi. Le département de Saône-et-Loire, avec 331 chefs d’entreprise impactés, représente à lui seul près d’un quart des pertes d’emploi de Bourgogne-Franche-Comté.

La Nièvre, avec un taux de + 84,5 %, enregistre quant à elle, la plus forte hausse de pertes d’emploi de la région.

Dans deux départements, l’augmentation des entrepreneurs en situation de « chômage » est également supérieure à 50 % : Haute-Saône (98 ; + 60,7 %) et Yonne (169 ; + 52,3 %).

La situation se dégrade aussi pour les entrepreneurs en Côte-d’Or et dans le Jura avec respectivement 239 (+ 12,7 %) et 116 (+ 34,9 %) entrepreneurs concernés. Le Doubs comptabilise 209 chefs d’entreprise mais enregistre le plus faible taux d’évolution comparé à l’année 2021 : + 1,5 %.

Le Territoire de Belfort, malgré une hausse de 40,4 %, est le département qui comptabilise le moins de chefs d’entreprise en situation de « chômage » avec 66 entrepreneurs concernés.

Anthony Streicher, Président de l’association GSC : « Chaque jour, près de 4 chefs d’entreprise perdent leur emploi en Bourgogne-Franche-Comté. Les chiffres de 2022 nous alertent sur une réalité que nous connaissions déjà. Les entrepreneurs doivent faire face à un contexte économique particulièrement difficile dans lequel les fragilités se multiplient et s’alimentent. Les pénuries de main-d’œuvre et la majoration des coûts énergétiques compliquent les défis auxquels ils devaient faire face. Alors que les tensions sur la trésorerie se font déjà sentir, la reprise des procédures d’assignation de l’Urssaf en 2023 pourrait encore accélérer la remontée des défaillances déjà observée en 2022. »

 

Les aléas économiques exposent les chefs d’entreprise « senior » à la tête de TPE

L’âge moyen des chefs d’entreprise impactés en région Bourgogne-Franche-Comté est de 46,6 ans. Dans le département de la Nièvre, l’âge moyen atteint 48,1 ans. La question du rebond professionnel reste centrale pour cette population mature.

« Ces signaux qui laissent présager un retour aux niveaux d’avant crise dès 2023, doivent nous amener à réfléchir collectivement à l’avenir que nous souhaitons proposer à ces femmes et ces hommes. Près de 2 entrepreneurs sur 3 n’ont pas anticipé une éventuelle perte d’emploi[1]. Chacun doit être libre de sécuriser ou non son parcours professionnel mais ayons conscience qu’il s’agit collectivement de la capacité de reprise de la France » poursuit Anthony Streicher.

Les entrepreneurs à la tête de structures de moins de 3 salariés représentent près de 8 pertes d’emploi sur 10 dans la région en 2022. La masse salariale représente un coût important pour ces entreprises, auxquelles s’ajoutent les difficultés économiques conjoncturelles (remboursement des PGE, inflation, hausse des taux, facture énergétique, etc.).

 

Les entrepreneurs de Bourgogne-Franche-Comté exerçant une activité dans le BtoC particulièrement exposés

Les entrepreneurs des secteurs de la construction (284) et du commerce (353) représentent à eux seuls près de la moitié des pertes d’emploi du territoire.

La fin des aides liées aux dispositifs mis en place par l’État durant la crise de Covid-19, l’inflation qui pèse sur le pouvoir d’achat des Français ainsi que les difficultés de recrutement ont fragilisé le secteur lié à l’hébergement, la restauration et débits de boisson. Ainsi, il représente le secteur avec le plus fort taux d’augmentation (+ 88,5 %). Les professionnels de la restauration sont particulièrement pénalisés avec 162 chefs d’entreprise en situation de « chômage » en 2022, soit une hausse de 107,7 %.

Seul le secteur de l’information et la communication enregistre une baisse des pertes d’emploi avec 20 chefs d’entreprise impactés (- 16,7 %).

[1]  Donnée issue de la double enquête menée par l’IFOP pour l’association GSC (juillet 2019).

Pour Frédéric Barth, Directeur Général d’Altares : Crise sanitaire, géopolitique, énergétique, climatique… Les secousses s’enchaînent. Pourtant, l’économie fait encore preuve d’une surprenante résistance, au point que la menace d’une récession un temps redoutée semble s’éloigner. Les indices sont meilleurs qu’attendus en ce début d’année mais les dirigeants d’entreprises vont devoir composer avec des risques encore bien présents. Parmi ceux-là, la défaillance de leurs partenaires commerciaux voire de leur propre entreprise. En effet, tombées à un plus bas de plus de trente ans en 2021, les cessations de paiements s’envolent désormais chez les TPE mais aussi les PME fragilisées par cette “permacrise” qui s’est invitée au fil des mois. 9 300 entreprises sont déjà tombées en faillite en janvier-février 2023, c’est un millier de plus que début 2020 avant que la pandémie ne paralyse l’économie.”

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Méthodologie

Les données sont issues de l’analyse des entreprises, hors sociétés civiles et associations, placées directement, par conversion ou par résolution du plan en liquidation judiciaire par le Tribunal de Commerce ou Judiciaire. Ne sont pas intégrées les procédures de fermeture ou dissolution à l’amiable de même que les révocations des mandataires sociaux.

À propos de l’association GSC

Depuis plus de 40 ans, la GSC est la réponse élaborée par les organisations patronales face au besoin de protection chômage des chefs d’entreprise et indépendants. L’association GSC est l’association qui a souscrit le contrat d’assurance de groupe GSC auprès d’un pool d’assureurs (Groupama, Allianz, Generali, SMABTP). Elle est administrée par le Medef, la CPME et l’U2P qui l’ont conçue en 1979. Elle veille aux intérêts des dirigeants affiliés au régime. La gestion du régime a été confiée à Groupama – GAN Assurances.

À propos d’Altares

Altares est l’expert de la donnée d’entreprise, créateur de solutions de pilotage et d’indicateurs de la santé économique et extra-financière des entreprises et des organismes publics, au sein de leur écosystème.

Grâce à ses outils et ses informations, Altares aide les responsables des structures privées et publiques, de toute taille et de tout secteur d’activité, à prendre sereinement des décisions éclairées.

Partenaire exclusif en France, au Benelux et au Maghreb de Dun & Bradstreet, 1er réseau international d’informations sur les entreprises, Altares s’appuie sur une base de données mondiale de plus de 500 millions d’entités légales (dont 11 millions en France) pour aider les acteurs économiques à se développer durablement, en intégrant, entre autres, les enjeux essentiels de conformité et de RSE.

Contact presse – Association GSC

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