Chiffres 2018 de l’Observatoire en Pays-de-la-Loire

Observatoire de l’emploi des entrepreneurs 

Dans la région Pays-de-la-Loire, 2 266 hommes et femmes dirigeants d’entreprise ont perdu leur emploi en 2018

Lassociation GSC et la société Altares, dévoilent la troisième vague des chiffres de l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs. Avec 2 266 hommes et femmes entrepreneurs en situation de chômage en 2018, la région Pays-de-la-Loire représente près de 4,5% des pertes d’emploi des dirigeants d’entreprise en France. Le nombre de dirigeants impactés est supérieur à celui de l’an passé, une situation intolérable pour l’association GSC car nombre d’entre eux ne disposent d’aucune protection sociale « chômage ».

Pays-de-la-Loire : des résultats homogènes sur le territoire

Dans la région du Pays-de-la-Loire, 2 266 chefs d’entreprises ont perdu leur emploi en 2018, un chiffre en augmentation (4,1 %) par rapport à 2017.

Pour Anthony Streicher, Président de l’association GSC :

« 2 266, ce chiffre est insoutenable ! Les chefs d’entreprises en situation de perte d’emploi ne sont pas pris en charge par Pôle emploi et ne bénéficient d’aucune protection chômage. Pour éviter une catastrophe financière, les dirigeants peuvent prendre une assurance volontaire. Encore faut-il qu’ils sachent que cette dernière existe et qu’elle joue le même rôle que les allocations Pôle emploi pour les salariés. La mobilisation de l’ensemble des acteurs de la région est indispensable pour sensibiliser les entrepreneurs aux conséquences de la perte d’emploi. C’est une nécessité sociale et économique. »

Le nombre d’entrepreneurs en situation de « chômage » est en hausse dans quatre des cinq départements du territoire. Dans le Maine-et-Loire, 489 chefs d’entreprises ont ainsi perdu leur emploi en 2018, soit 10,4% de plus qu’en 2017. La Vendée voit également la situation se dégrader avec une augmentation de 4,6 % entre 2017 et 2018 avec 429 entrepreneurs impactés. Il en est de même dans la Sarthe avec 337 dirigeants en situation de « chômage », soit 3,1% de plus que l’an passé. Dans une moindre mesure, la Loire-Atlantique connaît une légère hausse (+1,8% soit 839 chefs d’entreprise concernés en 2018).

Les entrepreneurs du département de la Mayenne ne sont pas plus impactés par la perte d’emploi qu’en 2017 (172 concernés, un nombre identique à celui de l’année précédente).

52% des entreprises du Pays-de-la-Loire, impactées par la perte d’emploi de leur dirigeant, comptaient un ou deux salariés. A noter que l’âge médian des dirigeants d’entreprises en situation de perte d’emploi sur le territoire est de 45,9 ans pour 2018 (46 ans sur l’ensemble de la France).

Comme en 2017, les secteurs de la construction, du commerce et de l’hébergement, restauration et débits de boissons concentrent à eux trois plus de la moitié des pertes d’emploi de la région Pays-de-la-Loire (60,7%) avec cependant des situations contrastées dans les évolutions de ces secteurs. Si les activités du commerce demeurent les plus durement frappées avec 540 entrepreneurs en situation de chômage en 2018, on note une baisse par rapport à 2017 (-2,4%). De même, les chefs d’entreprises de la construction sont moins impactés que l’an passé avec une baisse de -1,3% soit 464 personnes concernées, dont près de 83% exerçaient dans le domaine du bâtiment. Le secteur de l’hébergement, restauration et débits de boissons concentre quant à lui 372 des pertes d’emploi de dirigeants. Parmi ces commerçants, 60% des pertes d’emploi concernent la restauration.

Le nombre d’entrepreneurs en situation de chômage en France reste toujours trop élevé

La baisse entamée il y a trois ans connaît un ralentissement. En 2018, 50 185 dirigeants d’entreprises ont dû faire face à une liquidation judiciaire, un nombre stable (+0,3%) par rapport à 2017. Plus du tiers (35,8%) des dirigeants touchés par la perte de leur emploi en 2018 a plus de 50 ans. On pourrait s’attendre à ce que les entrepreneurs plus expérimentés soient mieux préparés aux aléas. Mais aujourd’hui, le modèle économique doit être sans cesse repensé sous peine de fragiliser l’entreprise. Cette nécessaire agilité n’est pas toujours aussi bien ancrée chez les quinquagénaires qui pilotent leur entreprise depuis longtemps que chez les jeunes. Or si un changement de parcours reste tout à fait envisageable pour les dirigeants de moins de 26 ans, la situation s’avère bien plus délicate pour leurs aînés de plus de 50 ans.

L’ensemble du territoire français en tension

Près de la moitié des pertes d’emploi est concentrée sur l’Ile de France (23%), la région Auvergne-Rhône-Alpes (12%) et PACA (10%). La majorité des régions françaises (9 sur 13) est impactée par la hausse du nombre d’entrepreneurs en situation de perte d’emploi. Les territoires les plus touchés sont l’Ile-de-France (+7,3%), l’Outre-mer (+4,6%) et les Pays de la Loire (+4,2%). À contrario, les régions Provence Alpes Côte d’Azur (-7%), Languedoc-Roussillon-Midi Pyrénées (-5,3%) et Bretagne (-4,8) enregistrent un recul significatif laissant apparaître des inégalités territoriales fortes.

« Plus de 690 000 nouvelles entreprises ont été créées en 2018, dont près de la moitié en micro-entreprises ; un record ! Tous ces paris entrepreneuriaux sont portés, avant tout, par des énergies humaines capables de mobiliser des ressources autour d’un projet. Ces chefs d’entreprises acceptent alors de prendre un risque financier professionnel. Beaucoup, cependant, négligent, voire oublient, d’autres risques, plus personnels parfois. Il en est ainsi de l’assurance perte d’emploi souvent reléguée au second plan. Pourtant en 2019 les défaillances d’entreprises devraient repartir à la hausse, et les dirigeants d’entreprises en situation de perte d’emploi être toujours plus nombreux ! » commente Charles Battista Directeur Altares

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